Le temps de la bataille

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Retrouvez dans le paysage actuel les lieux concernés par la bataille de Gergovie, et plongez-vous dans les différentes étapes de ce célèbre affrontement… Aujourd’hui, deux sources d’information nous renseignent :

- Le texte rédigé par Jules César au fur et à mesure des évènements de la guerre des Gaules, entre 58 et 51 avant J.-C., seul témoignage d’époque

- Et l’archéologie, qui, depuis la fin du XIXe siècle, vient compléter le récit césarien, localiser le dispositif de siège romain et préciser l’organisation du système de défense gaulois.

Vous vous situez justement à présent au pied du rempart de la ville arverne de Gergovie. Face à vous, au bout de la terrasse défensive sur laquelle vous vous tenez, un obstacle de près de 7 m à escalader : un escarpement artificiel taillé dans la roche de 4 m de hauteur et, à son sommet, un mur de pierres sèches d’une hauteur estimée à 3 m – seule sa base est aujourd’hui conservée. Les aménagements césariens ont eux aussi été mis au jour par les archéologues :

- Le Grand Camp mentionné par le général romain, dans la plaine au pied du plateau, sous vos yeux à gauche

- Et le Petit Camp, sur la colline de La Roche-Blanche située face à vous au premier plan.

Entrons à présent dans le feu de l’action… En 52 avant notre ère, après six années de conflits, une coalition gauloise conduite par Vercingétorix voit le jour dans le Centre de la Gaule. Au printemps, il attire César à Gergovie, au cœur du territoire arverne.

La plaine est alors investie par une troupe immense : six légions romaines soit 24 000 soldats de métier, 10 000 cavaliers auxiliaires éduens (des Gaulois alliés de Rome) et toute une cohorte de servants, d’esclaves, de commerçants et d’animaux…

Vue sur Gergovie depuis le Grand Camp romain – 52 av. J.-C.

Parvenu au pied de la ville fortifiée – l’oppidum – de Gergovie, César fait aménager un camp de 37 hectares, le Grand Camp, dans la plaine. Il est protégé par un fossé, un talus et une palissade, ainsi que par des machines d’artillerie.

Face aux Romains, les Gaulois sont nombreux, sans que leur nombre soit connu. Vercingétorix a une carte maîtresse : sa cavalerie d’élite. Et surtout, ses troupes ont pris position sur les hauteurs aux abords de l’oppidum, ainsi que dans les pentes entre le rempart de la ville et un deuxième mur situé à mi-pente, juste en dessous de l’endroit où vous vous situez. De là, elles contrôlent la plaine et ont un avantage considérable…

Aménagement des défenses dans le Petit Camp romain – 52 av. J.-C.

César repère une colline au pied de Gergovie – la butte de La Roche-Blanche –, occupée par des combattants gaulois. Il l’attaque de nuit et fait établir un second camp, le Petit Camp, d’une superficie de 7 hectares. Les légionnaires aménagent un fossé et un talus défensifs. César installe ici deux légions et se rapproche ainsi de l’oppidum.

Pour relier les deux camps, il fait creuser un double fossé de près de 3 km de long. Cette ligne de fortification permet aux légionnaires de circuler d’un camp à l’autre sans être vus des Gaulois. Elle limite aussi le périmètre d’évolution des troupes de Vercingétorix.

Diversion romaine vers l’ouest vue depuis Gergovie – 52 av. J.-C.

Un matin, à l’aube, César lance une manœuvre de diversion depuis le Grand Camp vers l’ouest – l’autre côté du plateau – conduite par une légion et des muletiers déguisés en cavaliers. S

Son idée : simuler une tentative d’encerclement, et attirer les Gaulois vers l’ouest pour dégarnir les défenses de la ville.

Déplacement des légionnaires du Grand Camp vers le Petit Camp vu depuis Gergovie – 52 av. J.-C.

En même temps, il fait passer deux légions du Grand Camp vers le Petit Camp, à l’abri de la ligne de fortification.

Signal de l’assaut romain depuis le Petit Camp – 52 av. J.-C.

Alors que les troupes gauloises se rassemblent à l’ouest du plateau, César lance une attaque surprise sur le flanc sud – dans votre direction… Une légion part à l’assaut de Gergovie depuis le Petit Camp, protégée par l’artillerie. Simultanément, les 10 000 cavaliers éduens s’élancent depuis le Grand Camp dans la même direction.

Attaque romaine vue depuis Gergovie – 52 av. J.-C.

Les légionnaires progressent dans les pentes, franchissent le premier mur à mi-parcours et prennent plusieurs camps gaulois.

Contre-attaque gauloise vue depuis Gergovie – 52 av. J.-C.

Depuis le rempart laissé sans défense, les femmes gauloises implorent les Romains de les épargner, alors que quelques légionnaires parviennent à pénétrer dans l’oppidum.

Alerté, Vercingétorix se précipite depuis l’ouest vers le lieu de l’action avec ses troupes. Ils fondent sur les assaillants sur la terrasse au pied du rempart. Le piège se referme sur les légionnaires.

Repli romain vu depuis Gergovie – 52 av. J.-C.

Submergés par le nombre des contre-attaquants, les Romains se replient vers le Grand Camp. Vercingétorix les poursuit jusque dans la plaine, où ils parviennent à reformer les lignes. Sans l’intervention des légions postées au pied du plateau, l’échec aurait pu virer au désastre. César reconnaît la perte de 700 légionnaires, un chiffre probablement minimisé. Trois jours après cet assaut avorté, il lève le siège. Il quitte Gergovie affaibli et isolé, laissant Vercingétorix maître de la ville. La bataille de Gergovie est l’une des rares défaites de César en Gaule.

 

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Service communication

Article mis à jour le 01 décembre 2021