Le temps de la bataille

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Jules César devant Gergovie – 52 av. J.-C.

Plongez-vous dans la bataille de Gergovie sur le lieu même de l’affrontement… Cette confrontation est célèbre grâce au texte rédigé par Jules César pendant la guerre des Gaules, entre 58 et 51 avant J.-C. C’est le seul témoignage d’époque, à prendre avec précaution : l’auteur cherche avant tout à légitimer ses actions, glorifier ses victoires et atténuer ses échecs… Pour vous faire une idée, vous pouvez en lire quelques extraits sur les tables du belvédère ou visiter le Musée de Gergovie, qui propose un spectacle audiovisuel interactif construit à partir des écrits du général romain. À Gergovie, plus de 2 000 ans après les faits, l’archéologie vient compléter le récit césarien.

En 52 avant notre ère, après six années de conflits, une coalition gauloise conduite par Vercingétorix voit le jour dans le Centre de la Gaule. Au printemps, il attire César à Gergovie, au cœur du territoire arverne.

Remontons 2 000 ans dans le passé. La plaine sous vos yeux est alors investie par une troupe immense : six légions romaines soit 24 000 soldats de métier, 10 000 cavaliers auxiliaires éduens (des Gaulois alliés de Rome) et toute une cohorte de servants, d’esclaves, de commerçants et d’animaux…

Vue sur Gergovie depuis le Grand Camp romain – 52 av. J.-C.

Parvenu au pied de la ville fortifiée – l’oppidum – de Gergovie, César fait aménager un camp de 37 hectares, le Grand Camp, dans la plaine, à mi-chemin entre Gergovie et l’Allier. Le paysage commenté sur la table devant vous vous permet de le situer. Le camp est protégé par un fossé, un talus et une palissade, ainsi que par des machines d’artillerie.

Face aux Romains, les Gaulois sont nombreux, sans que leur nombre soit connu. Vercingétorix a une carte maîtresse : sa cavalerie d’élite. Et surtout, ses troupes ont pris position sur les hauteurs aux abords de l’oppidum, ainsi que dans les pentes entre le rempart de la ville et un deuxième mur situé à mi-pente. De là, elles contrôlent la plaine et ont un avantage considérable…

Aménagement des défenses dans le Petit Camp romain – 52 av. J.-C.

César repère une colline au pied de Gergovie, occupée par des combattants gaulois. Il s’agit de la butte de La Roche-Blanche, située face à vous au premier plan. Il prend la colline lors d’une attaque nocturne et fait établir un second camp, le Petit Camp, d’une superficie de 7 hectares. Les légionnaires aménagent un fossé et un talus défensifs. César installe ici deux légions et se rapproche ainsi de l’oppidum.

Pour relier les deux camps, il fait creuser un double fossé de près de 3 km de long. Cette ligne de fortification – vous pouvez la localiser sur la deuxième table du belvédère – permet aux légionnaires de circuler d’un camp à l’autre sans être vus des Gaulois. Elle limite aussi le périmètre d’évolution des troupes de Vercingétorix.

Diversion romaine vers l’ouest vue depuis Gergovie – 52 av. J.-C.

Un matin, à l’aube, César lance une manœuvre de diversion depuis le Grand Camp vers l’ouest – l’autre côté du plateau – conduite par une légion et des muletiers déguisés en cavaliers. Son idée : simuler une tentative d’encerclement et attirer les Gaulois vers l’ouest pour dégarnir les défenses de la ville.

Déplacement des légionnaires du Grand Camp vers le Petit Camp vu depuis Gergovie – 52 av. J.-C.

En même temps, il fait passer deux légions du Grand Camp vers le Petit Camp, à l’abri de la ligne de fortification.

Signal de l’assaut romain depuis le Petit Camp – 52 av. J.-C.

Alors que les troupes gauloises se rassemblent à l’ouest du plateau, César lance une attaque surprise sur le flanc sud – dans votre direction… Une légion part à l’assaut de Gergovie depuis le Petit Camp, protégée par l’artillerie. Simultanément, les 10 000 cavaliers éduens s’élancent depuis le Grand Camp dans la même direction.

Attaque romaine vue depuis Gergovie – 52 av. J.-C.

Les légionnaires progressent dans les pentes, franchissent le premier mur à mi-parcours et prennent plusieurs camps gaulois.

Contre-attaque gauloise vue depuis Gergovie – 52 av. J.-C.

Depuis le rempart laissé sans défense, les femmes gauloises implorent les Romains de les épargner, alors que quelques légionnaires parviennent à pénétrer dans l’oppidum.

Alerté, Vercingétorix se précipite depuis l’ouest vers le lieu de l’action avec ses troupes. Ils fondent sur les assaillants au pied des remparts. Le piège se referme sur les légionnaires.

Repli romain vu depuis Gergovie – 52 av. J.-C.

Submergés par le nombre des contre-attaquants, les Romains se replient vers le Grand Camp. Vercingétorix les poursuit jusque dans la plaine, où ils parviennent à reformer les lignes. Sans l’intervention des légions postées au pied du plateau, l’échec aurait pu virer au désastre. César reconnaît la perte de 700 légionnaires, un chiffre probablement minimisé. Trois jours après cet assaut avorté, César lève le siège. Il quitte Gergovie affaibli et isolé, laissant Vercingétorix maître de la ville. La bataille de Gergovie est l’une des rares défaites romaines en Gaule.

Pour mieux situer les lieux concernés par les différentes étapes de la bataille, n’hésitez pas à descendre sur la terrasse en contrebas.

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Service communication

Article mis à jour le 02 décembre 2021