POI - Rempart sud-est

Le mur en pierre qui s’élève devant vous correspond aux vestiges du rempart de Gergovie : celui-là même que les légionnaires de César ont attaqué en 52 avant notre ère. Cette muraille court tout le long du rebord sud du plateau emprunté aujourd’hui par la route. Une autre portion est visible au sud-ouest, à l’entrée actuelle du site.

Ce mur installé au sommet des pentes de Gergovie a probablement été édifié dans les années 60 avant J.-C. sur les ruines d’un ancien rempart abandonné depuis la fin du Ve siècle. Regardez : il est construit en pierres sèches – donc sans mortier – à partir de blocs de petite taille. Avec ses 2 m d’épaisseur de pierre et sa hauteur estimée à 3 m, il devait être massif. La reconstitution d’une portion de ce rempart exposée au Musée de Gergovie vous permettra de vous en faire une idée.

Côté externe, le rempart est précédé d’un escarpement artificiel taillé dans la roche, de près de 4 m de hauteur : l’attaquant parvenu en haut des pentes a donc encore un obstacle de 7 m à escalader. 

Le cartel propose une reconstitution de l’aspect du rempart côté interne : des murs perpendiculaires, eux aussi en pierres sèches, sont disposés de manière régulière à l’arrière du mur. L’un d’entre eux est bien visible devant vous. Ils servent de piliers pour supporter le plancher d’un large chemin de ronde.

Cette architecture défensive en pierre est rare en Gaule non méditerranéenne. Habituellement, chez les Gaulois, les remparts correspondent à des levées de terre massives, structurées par une armature interne en bois : César les décrit sous le nom de « murus gallicus ». La muraille de Gergovie, elle, s’inspire de modèles grecs. Elle témoigne de contacts étroits entre les Arvernes et les Grecs, installés depuis longtemps à Marseille. Peut-être leurs architectes sont-ils venus sur place dispenser leurs conseils... ?