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SUBLIMES / photographies de Françoise Huguier

S’immerger au cœur de la matière, caresser le velours ou la soie, se perdre dans les méandres d’une couture ou d’un feston…

Françoise Huguier invite à un voyage sensuel au beau milieu de ces tissus sublimes qui font les robes d’exception.

Mieux encore que de les approcher du regard, elle convoque nos sensations : celle d’effleurer la douceur fragile d’un organza, le grain du tissage d’une gabardine, d’éprouver la finesse d’une mousseline… Tout un univers de parures approchées au plus près où se joue l’évanescence, la force ou le mouvement… abordé avec la délicatesse d’un regard d’orfèvre.

Patrick Ehme - (directeur artistique)

L’exposition est présentée dans le cadre de la biennale Nicéphore + de l’association Sténopé.

L'association Sténopé a été officiellement créée au mois de mars 2000 à l’initiative d’un groupe de passionnés d'images, professionnels de la photographie, de la presse, ou simples amateurs, mus par la volonté d’initier, de promouvoir ou d’aider à la mise en place d’événements autour de l’image fixe à l’attention d’un public qui n’y était pas nécessairement familier. De lui offrir aussi l’opportunité de mieux appréhender l’art photographique dans la multiplicité de ses démarches et de ses expressions.

Quinze ans de fréquentation assidue des ateliers et des défilés, de présence discrète autour des cabines et des studios, on permis à Françoise Huguier de déjouer l’image figée, devenue classique, de la couture et de la mode. Avec elle la mode renaît en tant qu’objet artistique. Ces années passées au coeur de la tribu de la mode lui ont permis de construire un regard capable de donner vie aux éléments les plus secrets des savoir-faire et aux splendeurs somptueuses des matériaux.
La mode est l’art même de l’éphémère. Il fallait la capter dans l’instant où elle passe. Au milieu de la foule, Françoise Huguier nous donne l’impression qu’elle est seule spectatrice du rituel auquel elle nous initie.
Art du mouvement, du vêtement et du corps, la mode arrache ceux-ci au quotidien et les projette sur l’écran de nos rêves. Un pli, un drapé, l’insolite d’un reflet ou le détaille isolé d’un tissu, cadrés par la photographie, concourent à l’assomption du matériau que produisent ces mystères sublimes. 
Dans l’alchimie des lumières, la photographie joue avec les formes élaborées par les couturiers, elle pénètre dans l’intimité de leurs artifices, se nourrit de leur création pour composer et recomposer ensemble les couleurs et les mouvements, créant un univers qui s’évade des contraintes des magazines et de la mode-spectacle. Les photographies de Françoise Huguier, là où la beauté et la séduction féminines dissimulent souvent d’autres enjeux, inventent une mythologie et un art qui deviennent la source véritable de l’inspiration photographique.

Biographie Françoise Huguier

En 1976, Françoise Huguier débute comme photographe freelance. En 1983, Libération lui
offre la possibilité de photographier le monde du cinéma, de la politique, de la culture et de
la mode aussi bien en France qu’à l’étranger.
Parallèlement, elle commence un travail personnel sur des sujets aussi différents
que l’Afrique, la mode, la Sibérie, le Japon, la Russie ou l’Inde. Elle part en 1989 sur les pas de Michel Leiris, ce qui lui inspire un premier ouvrage, Sur les traces de L’Afrique fantôme. Elle sera lauréate de la Villa Médicis hors les murs pour ce travail. En 1993, elle est à nouveau lauréate de la Villa Médicis hors les murs pour son livre En route pour Behring, journal de bord d’un voyage solitaireen Sibérie. En 1994, elle crée la première Biennale de la photographie de Bamako au Mali. Grâce aux liens tissés au cours de son premier séjour en Afrique, Françoise Huguier retourne au Burkina Faso et au Mali pour photographier l’intimité des femmes africaines.
De ce travail naîtra Secrètes, un ouvrage édité chez Actes Sud en 1996. En 1998, elle
expose à la Maison européenne de la photo À l’extrême, travail de plusieurs années dans
le Kwazulu-Natal en Afrique du Sud. Paraît également en 1999 Sublimes, fruit de son travail sur la mode dans les années 1980 et 1996. De 2000 à 2007, Françoise séjourne deux mois par an dans les appartements communautaires de Saint-Pétersbourg. De cette immersion dans les restes de la période soviétique elle ramène des photos et un film. En 2008, Kommunalka fait l’objet d’une exposition aux Rencontres de la photographie d’Arles où elle est l’invitée d’honneur de Christian Lacroix. Suit une publication Kommunalki chez Actes Sud. La même année Kommunalka – film documentaire long métrage – est présenté par l’Acid au festival de Cannes. elle obtient le Prix Anna Politkovskaïa au 31e festival international de films de femmes de Créteil.
En 2004, Françoise retourne pour la première fois au Cambodge cinquante ans après l’avoir quitté. Un voyage émouvant sur les traces de son enfance prisonnière des Viêtminh.
En résidence d’artiste à Singapour en 2009, elle travaille sur un nouveau projet “classe moyenne dans les HDB” (Housing development Board). Ces images ont été exposées au Mois de la photographie à Singapour. Toujours en 2009, la galerie Patrice Trigano présente La maison close de Françoise Huguier à l’occasion d’Art Paris. En 2010-201 1, Françoise Huguier expose une toute nouvelle version de Kommunalka dans le cadre du Mois de la photo au Pavillon Carré de Baudouin. Parallèlement à son activité d’artiste photographe, elle est sollicitée pour assurer le commissariat d’expositions et de biennales (Biennale de Bamako, Mois de la photographie à Paris, Biennale de Luang Prabang...). Le musée du quai Branly lui confie la direction artistique de Photoquai 2011, la 3e biennale des images du monde. Elle reçoit cette même année le Prix de l’académie des beaux arts pour son projet sur les Classes Moyennes en Asie du Sud-Est à l’aube du XXIe siècle. En 2012 Frédéric Mitterrand lui remet les insignes d’officier des Arts et des lettres. En 2014 se tient la rétrospective
Françoise Huguier Pince-moi je rêve à la Maison européenne de la photographie et la galerie Polka présente une large partie de son oeuvre à Paris Photo.
Dans le cadre des années croisées France-°©‐Corée, Françoise Huguier qui avait photographié Séoul en 1982 y retourne en résidence en 2014 et 2015, pour une création photographique contemporaine sur 
les bouleversements de la société séoulienne. En 2016, elle expose cette oeuvre intitulée
L’Elégie de la traversée au Musée de l’Histoire de la ville de Séoul et au Pavillon du Carré de Beaudouin à Paris.

Biennale Nicéphore+

Festival internationale de la photographie à Clermont-Ferrand.

Né à l’approche d’un nouveau millénaire, le premier festival  Nicéphore + souhaitait aborder la perception du réel et notre rapport à l’image tels qu’ils avaient pu se modifier depuis la naissance de la photographie, soit quelque 160 ans plus tôt , et d’ouvrir un questionnement sur ces évolutions, portées par l’apparition de nouvelles technologies susceptibles d’influer sur nos modes et nos capacités de perception.
Ainsi est né, à l’automne de l'année 2000, le festival international de la  photographie de Clermont-Ferrand Nicéphore + Une manifestation ambitieuse pour la toute nouvelle structure qu’était encore l’association mais voulue pour donner, en région, l’occasion d’y découvrir et d’y rencontrer des expositions d’importance et des photographes de renom exprimant les multiples aspects d’une thématique définie et développée pour chacune des éditions.
Ainsi se sont succédés à Clermont parmi les plus grands noms de la photographie qu’elle soit ancienne ou résolument contemporaine, plasticienne, sociale ou de reportage.

Contact

Service Territoires et Actions Culturelles
Anne-Gaëlle CARTAUD
Tél : 04 73 42 23 29

Direction Culture

Article mis à jour le 18 septembre 2024